Florange Patrimoine et Culture
La querelle ressurgit
Florange - Ebange, la querelle...
Publié le lundi 2 avril 2012 - Cet article a reçu 794 visites depuis sa mise en ligne. -
Si la crise économique vient assombrir quelque peu l’expansion de la commune, d’autres événements, sous forme de dissensions internes, apparaissent et vont défrayer la chronique locale. Nous savons que Florange et Ebange-Daspich avaient été réunis en une seule commune par décret impérial de Napoléon Ier en 1812, pour des raisons administratives et économiques.
C’était sans compter sur l’animosité de certains responsables communaux. Il avait été convenu, lors de la réunion des deux communes, que chacune garderait ses habitudes propres. Les biens seraient gérés en comptes séparés ; ce fut le détonateur des divergences entre les deux communautés, chacun des partenaires prétendant être lésé par les actions de l’autre.
Déjà en 1840, Ebange avait souhaité être séparé de Florange. Le Conseil d’Etat sollicité avait rejeté la demande des Ebangeois. Les querelles cependant restaient sous-jacentes.
Après 1918, Ebange contestait à nouveau l’attitude des conseillers de Florange, les accusant de favoriser le ban de Florange au détriment du leur. Les conseillers de Florange les accusaient "d’être plus portés sur la chicane que sur la gestion" ; ils leur faisaient remarquer, en outre, qu’Ebange avait gardé ses fonds propres avec les intérêts qu’ils tenaient soigneusement en réserve à la Caisse des Dépôts et Consignations soit 140 000 F et 35 000 F. Florange supportait donc des dépenses des deux communautés sans contrepartie. La querelle s’envenimant, les conseillers d’Ebange n’assistèrent plus aux réunions municipales. Indigné, le maire fit appel au sous-préfet puis au préfet. Ebange demanda la scission.
Un référendum en ce sens présenté par Monsieur Schiltz, conseiller d’Ebange, obtint une très forte majorité. Pour se convaincre de la virulence de la diatribe, il suffit de lire la presse de l’époque et les tracts "indépendantistes" et "sécessionnistes" qui circulaient dans les années 30. Nous ne voulons pas les reproduire ici.
"Les Florange : des anges sur des fleurs"
"Les Ebange : des culs en planches"
s’invectivaient les gamins et les filles.
Peu après, lors d’élections municipales, la liste de Florange subit un échec. Rien ne fut réglé cependant et les querelles continuèrent à propos de terrains, de finances, de manière de gérer. Les débordements verbaux n’eurent pas l’effet escompté, puisque la séparation désirée par Ebange n’eut pas lieu.
Extrait du livre "Florange 2000 ans d’histoire" - page 120 - 121
de Paul RAMBICUR et François VILLALON